Mon Boss Me Fait Payer Ma Grossesse
Lola Pétrin


MON BOSS ME FAIT PAYER MA GROSSESSE
Des années dans la même boîte.
Fin de mon congé maternité.
L’heure de la reprise a sonné.
Pas facile de se remettre sur les rails.
Un accueil pas des plus sympathiques.
On évite de croiser mon regard.
Pas le moindre intérêt à mon égard.
Chacun reste focus sur son travail.
Je ne suis pas au bout de mes surprises.
Une nouvelle tête occupe mon bureau.
Tous mes effets personnels ont disparu.
Pas moyen d’en savoir davantage.
Ni une ni deux, je vais voir direct le boss.
Il me balance texto que nul n’est irremplaçable.
Qu’en affaire, comme dans le privé, faut parfois faire des choix.
Qu’avant de me faire engrosser, fallait y réfléchir à deux fois.
Me voilà refourguée dans une pièce qui sert de débarras.
Quelques mètres carrés de surface, une table, une chaise.
Personne à qui parler, aucune fenêtre sur l’extérieur.
Au milieu des cartons d’archives, je suis mise au placard.
Sans outils de travail, difficile d’occuper ses journées.
Pour unique distraction, une horloge qui fait tic-tac.
Pour uniques visites, les réflexions usantes du boss.
Pour unique ambition, attendre que le temps passe.
Poser ma démission, certainement pas !
Je finis par faire une dépression qui m’amène droit chez le toubib.
Rebelote pour un arrêt de travail de plusieurs semaines.
A mon retour, les tensions avec le chef montent en puissance.
Au harcèlement moral s’ajoute la violence physique.
Je contacte les prud’hommes qui ont besoin de témoignages.
Pas moyen de compter sur le soutien mes collègues de travail.
Impossible de se mettre à dos la direction à cause des conséquences.
Seule contre tous, je me bats avec les moyens du bord.
Caméra dissimulée dans la pièce, enregistreur planqué dans mon sac.
Une fois les preuves en poche, je passe à l’étape finale.
M’entretenir avec le boss dans un face à face mémorable.
C’est tout sourire qu’il me tend une rupture conventionnelle de contrat.
C’est tout sourire que je lui dis que j’ai saisi les prud’hommes.
Que j’ai en ma possession de quoi le faire sauter, lui et sa boîte.
Qu’avant de me faire payer ma grossesse, fallait y réfléchir à deux fois.
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