Jeune Réfugié En Quête d'Une Vie Meilleure
Lola Pétrin


JEUNE RÉFUGIÉ EN QUÊTE D'UNE VIE MEILLEURE !
Moi, c’est Doumbia.
Je viens d’avoir seize ans.
Sportif, passionné de foot.
Né à Conakry en Guinée.
Là-bas, pas d’avenir.
Orphelin de père, ma mère dans le besoin.
Un seul but, fuir la misère.
Un seul objectif, quitter mon pays.
De l’argent en poche pour faciliter mon exil.
Un périple semé d’embûches.
Le Mali, le Burkina Faso, le Niger.
Le rapt, la torture, l’esclavage en Lybie.
Une traversée en mer chaotique.
Un bateau de fortune à deux doigts de chavirer.
Une ONG qui nous sauve de justesse.
Un bateau bloqué en mer à qui on refuse l’accostage.
Un passage éclair en Italie.
Une terre d’asile, la France.
Une devise nationale qui en jette.
Un train qui s’arrête dans une ville de province.
Une rencontre inattendue sur le quai.
Une main tendue au détour d’un regard.
Une voix qui me donne une adresse où me rendre.
Trois mots à retenir : l’aide sociale à l’enfance.
Un accueil provisoire d’urgence dans un hôtel.
Une évaluation à passer dans un délai de cinq jours.
Une série de tests pour valider mon statut de MNA.
Une batterie de questions sur mon passé, mon avenir.
Une ordonnance provisoire de placement prise par le procureur.
Une évaluation nécessitant des investigations supplémentaires.
La saisine du juge des enfants pour maintenir mon placement.
Une mise à l’abri sous la protection de l’ASE.
Une convocation pour me rendre à la police des frontières.
Une remise en question de ma minorité.
Des papiers d’identité qui posent problèmes.
Des tests osseux qu’on aimerait bien me faire passer.
Libre mais en cage, j’ai droit au minimum vital.
Un toit sur la tête, de quoi me remplir l’estomac.
Pas de CMU, pas d’argent de poche.
Pas d’établissement scolaire, pas d’avenir en France.
Mon quotidien, c’est la loi de la jungle.
Une cohabitation forcée entre Maliens, Guinéens, Ivoiriens.
Des personnalités fragiles, des orphelins en manque de repère.
Des règlements de compte à l’abri des regards.
Un billet de train des services sociaux pour un voyage vers l'inconnu.
Refourgué dans le premier wagon, me voilà déporté ailleurs.
Sur le quai, livré à moi-même, je pleure comme un gosse de seize ans.
Terminus, c’est par ici la sortie, tout le monde descend.
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